Il
s'agit bien de peinture mais pas d'une exposition au sens
classique et frontal du terme. Parlons ici plutôt d'une
scénographie picturale, d'un décor destiné à un événement
particulier qui se tiendra le 23 février 2019 au Brass (Bruxelles) :
la sortie d'un disque, dans le cadre du Festival Sub Rosa, avec une
diffusion d'un choix de pièces issues du disque ainsi qu'un live
électronique tiré des matières sonores de ce même disque.
Composé
par Christophe Guiraud pour divers ensembles et procédés
électroniques, le disque intitulé Kutra BéGulma
est un ensemble de pièces dans lesquelles les voix (narrées,
psalmodiées, chantées..) ont une importance particulière.
Ce
travail a infusé dans le mien, et depuis le mois de juillet 2018
j'ai entrepris la réalisation d'un ensemble de peintures formant un
cycle à part entière : des échos de ces voix, entendues comme
les conciliabules des ancêtres, des évocations de ces grâces
dégradées et réanimées que sont les matières sonores fabriquées
par Christophe Guiraud, utilisées dans ce disque. En souligner le
caractère mystérieux, mystique ; explorer et transposer en
peinture cette co-présence de l 'émotion et de la neutralité,
de l'instant et de l'éternité.
Ces
deux fresques monumentales (4,20 x 3,20m pour le premier
polyptyque, 6 x 5 m pour le second), seront disposées et éclairées
de manière à évoquer l'atmosphère d'une chapelle, à suggérer
l'effroi rassurant du sacré, l'intimité vaste de certains
sanctuaires en créant un espace propice à l'écoute de la musique.